Un Jeu de Guerriers Intemporel

Les premiers souvenirs de Sarah remontent à ses six ans. Au vieil « patio » de la maison de sa grand-mère où toutes les après-midis son arrière-grand-mère s’asseyait pour lui raconter des histoires. Sarah qui était le nom de toutes les deux, est un prénom qui porte à la fois plein de significations, ayant pour référents principaux les religions monothéistes.

Les deux Sarah séparées par plusieurs années étaient des personnes joyeuses et curieuses. La plus âgée, l’arrière-grand-mère, était une « Storyteller » une personne qui a fait de raconter d’histoires son métier. Inventées ou pas, transmises de génération en génération, ses contes venaient remplir les vacances de la petite Sarah.

A deux mille kilomètres de son domicile, les vacances de Sarah étaient toujours riches en aventures, nourries par les souvenirs et les contes de son arrière-grand-mère qu’au fil des années elle connaissait par cœur. Des contes que seulement une personne vivant dans un monde si différent du sien pouvait concevoir et relater avec la confiance de celui qui s’approprie un récit.  

La petite Sarah a toujours gardé dans sa mémoire le sens du détail, chaque couleur, chaque arôme, chaque endroit, étaient décrits d’une façon unique, plein d’émotions, une fenêtre qui ouvrait l’accès à d’autres cultures, une invitation à formuler plus de questions.  

La demeure où Sarah la plus âgée a passé ses dernières années, et où la plus jeune venait pour les vacances, était la seule du quartier du Galata à être bâti suivant une architecture qu’on peut retrouver dans les anciennes villas gréco-romaines, dans les maisons traditionnelles de l’Afrique du nord, ou bien en Andalousie et par extension, dans les maisons coloniales d’Amérique Latine.

La disposition grosso modo était la suivante : une maison d’un étage maximum, des espaces intérieurs grands et aérés, des murs de couleur blanche, sauf dans certaines pièces où le carrelage était un collage de diverses tonalités de bleu, accompagnées par de touches du blanc et jaune bien reparties. Le jardin ou « patio »  central orné de fleurs et de petits arbustes empotés, doté d’une fontaine au milieu, laquelle s’érigeait non seulement comme une simple source d’eau, mais comme fidèle témoin de fêtes familiales, de jeux infantiles, d’échappées nocturnes et bien-sûr comme la scène d’une « Storyteller ».

C’était aux pieds de la fontaine ou la petite Sarah s’asseyait pour écouter les contes de la vieille Sarah. A ses vingt-sept ans Sarah pouvait toujours se rappeler des princesses rebelles qui échappaient à un destin sûre ; des ballerines qui couvertes de voiles de couleurs vives concurrençaient pour obtenir plus de notoriété dans la cour; des histoires de belles sorcières qui maquillaient leurs yeux de manière presque artistique et qui pouvaient contrôler le monde avec le regard et la pensé.  

Inspiré peut être des stéréotypes véhiculés par les contes, Sarah a ressenti rapidement le besoin de tresser ses cheveux, de les soigner, de les laisser pousser. En guerre contre une modernité qui demande d’être plus pratique et de changer en permanence la couleur et la forme des cheveux, Sarah gardait ses chevaux longs, bruns et soignait les petites boucles naturelles qui se formaient après les avoir brossés.

La mémoire de la petite Sarah, maintenant une femme adulte, gardait aussi l’odeur des oranges saupoudrés de cannelle, le dessert préféré de son arrière-grand-mère qui rajoutait aussi un peu de miel, de temps en temps.

Lorsqu’elle était une petite fille sa curiosité l’amenait à analyser pendant des heures les dessins présents sur les carrelages, sur les tableaux exhibés dans le salon, sur les motifs dessinées sur la vaisselle et parfois sur le tissu des vêtements portés par les amies de sa grand-mère.  Plein de couleurs, où le bleu prédominait, les formes naturelles des fleurs, d’oiseaux, des formes géométriques présentés de manière désorganisée; Sarah avait l’impression que toutes ces formes dansaient entre elles, comme si l’objectif initial était celui de tout mélanger pour que chacun puisse faire sa propre interprétation.

Grâce à ces souvenirs, Sarah a eu l’idée de s’inscrire à des cours de peinture. Rien de plus frustrante pour une adolescente qu’assister à des cours où la liberté est encadrée par la discipline et par le suivi strict des règles qu’elle ne voulait pas accepter. Plus tôt que prévu, les pinceaux et les aquarelles ont été placés dans le placard de l’appartement où elle a grandi. 

Un grand vide occupait la vie d’une Sarah qu’à l’âge adulte avait « essayé » toutes les arts. Elle avait rapidement débordé ses parents, eux à la fois pratiques et exigeants, voulaient qu’elle fasse des études universitaires, qu’elle puisse à ses vingt-sept ans trouver un travail stable et une autonomie qu’eux avaient acquis plutôt, à leurs vingt-trois ans.

A leur arrivé à Paris, les parents de Sarah étaient tous les deux des réfugiés d’une trentaine d’années, travailleurs acharnés, ils devaient étudier et élever une fille de douze ans, au même temps qu’ils assistaient depuis leur poste télé à l’écroulement de leurs pays, avec leurs familles à intérieur. A différence de Sarah, ils n’ont jamais connu le support financière, ni émotionnel, d’une famille derrière eux.

Les parents de Sarah, ne partageaient pas leur nationalité de naissance, certes tous les deux avaient grandi à l’est de l’Europe, mais dans leurs familles « l’origine » était assez divers pour considérer que leur histoire était attachée à un seul pays. Passée de mains en mains entre les diverses puissances de chaque époque, ces pays ont fait partie de l’Empire Romain, puis de l’Empire Byzantin, de l’Empire Ottomane, de l’Empire Austro-Hongrois, puis de la Yougoslavie.

Avant l’éclat de la Guerre des Balkans vers 1979 les parents de Sarah se sont connu et ont commencé leur vie commune. Dès que Sarah avait quatre ans, ils partaient en vacances toujours vers la même destination, la Turquie. Une tradition qui s’est perpétuée dans le temps, bien après les décès des aînés. D’autres membres de la famille maternelle de Sarah, ne visitaient plus la maison, elle n’était pas en ruines mais elle était loin de se trouver bien conservée.

Le refus de l’Union Européenne qui permettrait l’accès de la Turquie comme pays membre en 2007, avait reporté les plans d’investissement et rénovation de la maison. La mère de Sarah avait pensé à racheter les parts des autres héritiers pour conserver cette pièce d’histoire familiale. Mais vers la fin de l’année la maison avait été mise en vente dans un marché immobilier très dynamique.

Sarah voulait faire un dernier voyage, une dernière visite à cette maison qui fut la source d’une imagination hors pair et où elle a fait évoluer la curiosité qui l’accompagnait depuis qu’elle avait conscience de l’avoir.

Avec un peu d’appréhension, Sarah  a trouvé le courage de demander à ses parents un peu d’argent pour payer le billet d’avion Paris – Istanbul. Le peu de l’argent qu’elle avait économisé, des revenus obtenus grâce aux « petits boulots » toujours instables et rarement déclarés, seraient mis à disposition pour répondre à ses besoins pendant quinze jours, avant que la vente de la maison fût formalisée.

Placé non loin de la Corne d’Or sur la partie européenne de la ville, près des berges du Bosphore, l’ancien quartier de Beyoğlu, était devenu l’un des lieux prisés par des nouveaux riches et aussi par des familles traditionnelles qui ayant expérimentée une amélioration financière ont décidé d’agrandir leurs propriétés en achetant les maisons environnantes, dégradées ou abandonnées au cours des années 1950.

Les questions de Sarah à propos des visites récurrentes à la cette ville et aussi à propos du besoin éprouvé par ses parents pour qu’elle apprenne le turc, une langue qui était complètement différente de leur langue maternelle et aussi très éloigné de leur langue d’usage, n’ont jamais été résolues.  

Vers ses seize ans, ses parents lui ont appris quelques mots en anglais pour se communiquer avec les locaux. Celle-ci était la langue la plus utilisé par les touristes. Puis, peu à peu Sarah était plus attentive aux mots turcs prononcés par les habitants, rigoureusement elle les notait sur le petit calepin qu’elle portait toujours. Elle les écrivait à partir d’un registre sonore, essayant d’imiter la prononciation, et avait décidé de mettre de côté la composition graphique, ou encore l’orthographe des paroles.

La plupart du temps, Sarah et ses parents se baladaient dans tous les coins de la ville : de la place Taksim aux Grand Bazar et à celui des épices, de la Mosquée Bleue au Parc de Gülhane. Elle se souvenait des voyages en bateau sur Bosphore et de ces visites à l’Atatürk Arboretum.

L’eau c’était l’élément clé de la ville, celui qui attirait d’avantage son attention. L’eau qui coulait dans l’aqueduc de Valens pendant de siècles[1], ou celle qui cours toujours dans les trois citernes[2] souterraines de la ville. Les cours d’eau qui ont fait de l’Istanbul Byzantine et Ottomane une source d’inspiration des livres d’aventures et le lieu idéale d’espions et de conspirateurs au cours du XXème siècle.  

Au cours ce dernier voyage, elle a essayé de retrouver ses pas, de ressentir les mêmes arômes, d’expérimenter des émotions et parcourir avec sa mémoire les histoires racontées par son arrière-grand-mère.

Capitale de deux empires, pont entre deux continents, axe tournante entre civilisations, lieux de dispute religieuse. La grande Istanbul qui a vu tomber son statut de capitale devant Ankara, conserve toujours les traces de son grand passé. Ces traces lui ont permis de gagner le nom de capitale culturelle d’un pays qui continue à se débattre entre son passé riche et bouleversant et celui qui cherche à se mettre à jour en termes de modernité et participer au jeu des grands acteurs de la géopolitique mondiale.

Sarah a mûri avec les histoires des Seldjoukides[3], de Tamerlan[4], de Mehmet II[5], de Soliman le Magnifique[6], ou encore du bien connu Atatürk[7].  Loin de tous ces mondes circonscrits dans des territoires très vastes, elle rêvait de les parcourir et d’apprendre un peu plus d’histoire, d’essayer de comprendre au moins en partie le fonctionnement de un empire qui a façonnait sa famille.

Un «empire qui réunissait Turcs et de Slaves, Arméniens et Grecs, musulmans et chrétiens, mais aussi des sujets fidèles provenant des Balkans »[8]. Ce grand empire a été créé par des clans nomades qui se déplaçaient par les steppes à cheval, habitués à s’approprier le bétail, les biens et les femmes qu’ils retrouvaient à leur passage.

La dernière visite à la maison de son arrière-grand-mère l’attire vers des anciens documents gardés précieusement dans l’une des malles qui occupaient son ancienne chambre. Des documents qu’elle était incapable de lire ou de comprendre. Inquiète par le contenu des documents, elle se confie à sa mère qui la met en contact avec l’un de ses amis : un historien et linguiste qui avait son bureau près de la Tour de Galata.  

Sarah découvrira que les documents font partie du récit de vie de Malkoç, un membre de sa famille qui avait été janissaire. Il s’agit de l’histoire d’un homme qui a été recruté à un très jeune âge dans sa petite ville chrétienne en Bosnie, puis amené à Constantinople où il avait été formé pour appartenir à l’ordre d’infanterie la plus réputé dans de l’Empire Ottoman pendant quatre siècles, celle des janissaires.

Depuis le XVème et jusqu’au XIXème siècle, les enfants des Balkans : serbes, croates, bosniaques, albanais et hongrois, fournissaient à l’Empire Ottoman les soldats et le personnel administratif dont il avait besoin pour son fonctionnement.

Malkoç, comme d’autres enfants entre les dix et les dix-sept ans avaient été choisis comme des serveurs potentiels du sultan. Tous les quatre ans, les enfants étaient pris à leurs familles, les plus souvent à celles qui avaient plusieurs enfants, ou à celles qui n’avaient pas arrivé à soudoyer les autorités locales pour éviter que leur enfant soit sélectionné.

A différence des autres territoires de l’empire, les enfants des Balkans pouvaient être assujettis aux ordres de l’empire. En réalité, en raison de leur religion chrétienne, ils étaient considérés comme esclaves. L’islam interdit l’esclavage de sujets pratiquant cette religion.

Bien que l’empire Ottomane permettait la liberté des cultes, il demandait à tous les sujets non musulmans de verser de taxes, afin de pouvoir pratiquer leur religion respective et à la fois l’impôt assurait la « protection » des familles en cas menaces ou d’actes violents à leur encontre, commis par  d’autres communautés religieuses.  

Malkoç comme les autres garçons qui avaient été sélectionnés dans sa ville natale, avaient été amenés à passer des épreuves, utiles pour identifier leurs capacités, entre autres vérifier leur capacité à apprendre la langue turque. Ceux qui étaient moins talentueux devaient partir travailler gratuitement chez les paysans locaux. Une fois arrivés à l’âge adulte Malkoç et les autres intégreraient le corps de janissaires.

Pour les garçons les plus doués, ils n’étaient pas mis à disposition des paysans. Ils partaient directement vers la cour du sultan au Palais de Topkapi. Sur place, ils recevaient une éducation qui éventuellement leur permettrait de servir le sultan directement soit comme aide personnel, soit comme commandant des janissaires, ou dans d’autres postes hiérarchiques au sein de la cour.

Malkoç en tant que janissaire ne pouvait pas se marier, ni former une famille. Dans les documents retrouvés par Sarah, il avait bien un échange de lettres avec une fille de sa ville qui lui avait été promis en mariage. L’historien lui a expliqué que cela a été possible car l’armée des janissaires avait été dissoute en 1826.

Or, trouver une femme à la convenance de Malkoç avait été problématique, il ne pouvait plus épouser l’une des filles des familles proches de la sienne.  Au moment de rentrer en Bosnie, Malkoç avait changé, non seulement  à cause du  trauma initiale d’avoir été arraché à sa famille, mais aussi par une formation militaire qu’il ne souhaitait pas ou encore pour le travail dans les champs qui avait été si dur et perturbant, à cause des abus fréquents.

Comme la plupart des janissaires, Malkoç a fini pour se convertir et devenir musulman. Il a fait comme tout le monde, il voulait se fondre dans la masse et ne pas porter plus de responsabilités que celles qu’on lui avait déjà attribuées.

Mais à son retour en Bosnie, la méfiance envers lui était installée. Sa famille étaient l’une des peu familles chrétiennes qui restait sur place, certes ils n’ont jamais été nombreux dans un territoire majoritairement musulman, mais il ne restait qu’un tiers des familles chrétiennes qui avait à son départ.

Malkoç était musulman depuis au moins vingt ans et il a fini pour épouser une fille qui partageait la même foi. C’était un choc de rentrer dans un endroit qu’il ne reconnaissait plus et que à son tour lui faisait comprendre qu’il ne retrouverait pas sa place. Il est resté quelques années puis il était de retour à Istanbul. Les ponts avec sa famille en Bosnie se sont pratiquement coupés, il n’est jamais retourné.

Plusieurs années après, les parents de Sarah, allaient vivre une autre histoire sombre dans la même région où Makoç était née plus d’un siècle auparavant, celle de la guerre des Balkans. Les discours nationalistes étaient la source de popularité des leaders politiques d’une bonne partie des républiques de la région. A la mort de Tito, la Yougoslavie s’est éclate et l’idée d’homogénéiser la population « majoritairement » slave prend forme. Ainsi, la préconisation sur l’élimination de l’autre, soit disant justifiée par une idée de « nettoyage ethnique »,  était un objectif bien installé dans la tête des dirigeants serbes et de leurs armées, principalement.

Les Bosniaques ont été visés à nouveau en raison de leur religion, mais cette fois-ci pour se retrouver entourés d’une majorité de républiques chrétiennes. C’est en 1992 lorsque Sarah avait douze ans qu’elle et ses parents ont réussi à échapper la Bosnie. Après avoir fait plusieurs étapes dans leur fuite, ils ont rejoindre l’une de ses tantes paternelles, installée une décennie d’années plutôt dans la capitale française.

La plupart de la famille de Sarah était décédé à cause de la guerre. Ces parents, n’en parlaient pas et les seuls souvenirs qu’elle conservait de son enfance étaient ceux de l’école où elle a fini la primaire, et ceux des voyages d’été à Istanbul, lorsqu’elle pouvait visiter sa grand-mère et profiter des histoires de son arrière-grand-mère.

Une fois que le rendez-vous avec l’ami historien de sa mère a pris fin, Sarah s’est décidée à marcher dans la partie historique d’Istanbul. Celle remplie par les touristes de toute la terre, tout au long de l’année. A l’entrée de Sainte Sophie, une cathédrale devenue mosquée et maintenant ouverte en tant que musée, Sarah était révoltée.

Son histoire personnelle et familiale lui était toujours racontée par des tiers, par des personnes avec lesquels elle n’avait aucun lien. C’était comme découvrir leur passé à partir d’un vieil livre d’histoire poussiéreux, qui par erreur était tombé dans ses mains.  La douleur était toujours présente dans le regard de ses parents qui ont réussi à quitter la Bosnie et à redémarrer dans un pays qu’ils n’ont jamais senti comme le leur, même si un papier le disait.

Elle-même a senti l’exclusion à plusieurs reprises : son prénom, son nom, son « type » attirait des questions à propos de « ses origines ». Une question d’emblée gênante car cela la faisait ressentir le rejet, à partir d’un rappel simple : elle n’appartenait pas à la société qui l’a accueillie.  

Mais pour Sarah, répondre à la question sur « ses origines » était d’autant plus compliqué. Au moins que l’interlocuteur veuille recevoir un cours d’histoire, ses souvenirs familiales assez disperses, ne lui permettaient non plus de répondre ponctuellement à ce sujet.  

L’histoire de Sarah, comme tant d’autres des migrants et des réfugiés sont pleines de lieux communs. Pleines non par leurs propres récits, mais par les propos relayés par ceux qui pensent tout connaître sur l’autre. Une connaissance qui par ailleurs repose sur des vagues cours d’histoire, des articles de vieux journaux, ou sur les propos racistes d’un membre de la famille qui aurait eu le malheur d’échanger avec ces gens et qui répète à l’infini cette idée « générale »  qu’il a sur celui qui est différent. 

Notre regard sur les autres « ceux qui sont accueillis » est pleine de certitudes construites et répétés sans réfléchir. Des certitudes que nous avons construites pour devenir, pour être, pour faire part, pour nous affirmer en tant que peuple ou nation.

Néanmoins, nos familles, les pays où nous sommes nées, où nous évoluons, où nous immigrons sont tellement chargés d’histoires difficiles de tracer, de comprendre, d’accepter, et de valider que vouloir prétendre une connaissance sur une période historique, se prononcer tels que des spécialistes sur le modes de fonctionnement d’une société, se placer moralement pour évaluer des sociétés « plus arriérées », paraît non seulement prétentieux, mais aussi stupide.

Déconstruire c’est la seule manière d’apprendre plus sur l’autre, d’écouter celui qui vit devant, qui s’assoit devant nous dans le métro, celui qui va à l’école avec nous,  ceux qui font un travail pour nous.

La clé pour tous les aimants de l’histoire est peut être celle de n’est pas apprendre par cœur des récits justificateurs des rapports de domination et de les revendiquer ; mais plutôt d’essayer de se poser des questions sur la manière dont ces histoires sont racontées et par qui elles sont racontées.

C’est à nous d’essayer de comprendre comment ces rapports entre peuples, religions, nations, empires ont façonné notre monde, nos vies quotidiennes. A partir de la compréhension de ses rapports ont pourrait au moins aspirer à une évolution de notre pensée et de nos comportements vis-à-vis  de l’autre, tout à partir du respect de ce qui est différent, même s’il paraît étrange.


[1] La construction de l’aqueduc de Valens a été finie au 368 av.JC.

[2] Les trois citernes sont : Basilique la plus célèbre, celle évoqué dans les livres de Dan Brown ; la citerne de construite entre 428 et 443 par l’empereur Théodose II ; et la citerne à 1001 colonnes ou de Philoxenos.

[3] Seldjoukides : leur histoire se remonte à la mort d’Alexandre le grand. Son empire a été réparti entre ses quatre généraux qui se sont battu pour obtenir le contrôle total des territoires et cumuler plus de pouvoir. Ces guerres se sont prolongés pendant 70 ans, jusqu’à la mort du dernier Selçuk I, qui a formé la dynastie des Seldjoukides. Ils ont contrôlé les territoires de Babylonie, Syrie, Pakistan, Iran et l’Inde pendant un plus de deux siècles et jusqu’à l’année 69 av.JC.   

[4] Tamerlan : prétendu héritier de Gengis Khan, il est naît à Samarkand, l’un des points plus importantes de la route de la soie. Tamerlan commence sa carrière au pouvoir sous le titre d’Emir et en 1370 deviendra roi. Au cours de 24 ans il aura constitué un empire « comprenant le Fergana, la Transoxiane, le Kharezm jusqu’à la mer d’Aral, l’Iran tout entier, la Mésopotamie, l’Arménie, le Caucase, l’Anatolie orientale. Tamerlan assure sa suprématie en Inde, en Asie Mineure, sur tout l’ancien territoire de la Horde d’Or, c’est-à-dire sur l’actuelle Russie du Sud. Il part pour conquérir la Chine en décembre 1404, mais il meurt en route, le 19 janvier 1405 »

[5] Mehmet II : sultan qui assure la conquête de Constantinople à mains des musulmans (aujourd’hui Istanbul) en 1453, nouvelle capitale de l’Empire Ottoman. Il assure la coopération et tolérance entre les sujets libres chrétiens grecs, turcs, arméniens, syriens et juifs. C’est Mehmet II qui dirige la conquête des territoires européens de l’est tels que la Serbie, la Bosnie, l’Albanie, et la Crimée.

[6] Soliman le Magnifique : sultan de l’Empire Ottoman qui régna de 1540 à 1566, la période la plus brillante de l’empire. Il installe la structure administrative de celui-ci. Ses conquêtes lui permettent de vaincre les perses (iraniens) de prendre Bagdad (presque tout l’Iraq actuel), élargir l’empire à Tunis et à Alger. Son pouvoir est reconnu par le roi de France, François I, Charles V empereur du Saint-Empire, Louis II de Hongrie et Tahmasp d’Iran, avec tous ces souverains il a nouée des alliances.

[7] Mustafa Kemal Atatürk est le « père de la nation turque » libérateur du pays pendant la guerre d’indépendance entre 1919-1922. Il est le fondateur d’un état républicain et laïc.

[8] Le divan d’Istanbul, pag 54.


https://www2.uned.es/geo-1-historia-antigua-universal/ALEJANDRO%20MAGNO/alejandro_DINASTIA_SELEUCIDAS.htm

https://eacnur.org/es/actualidad/noticias/historias-de-vida/guerra-de-los-balcanes-uno-de-los-peores-conflictos-de-la-historia

Le divan d’Istanbul. Alessandro Barbero. Petite Bibliothèque Payot. 2013, 2014.

Publié par Mi vida en cuatro tiempos

Escribo para responder a la necesidad creativa de compartir reflexiones, aventuras y algunas historias personales. J'écris pour exprimer plein d'idées ou de réflexions qu’occupent ma tête quotidiennement. Ce Blog contient aussi quelques histoires personnelles.

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