Réflexions après lecture

Cette semaine, j’ai fini de lire un livre qui décrivait l’histoire de trois amies, leurs relations familiales, les liens avec leurs partenaires, avec leurs groupes sociaux, leur perceptions du monde, mais aussi l’image que chacune d’entre elles avait d’elle-même.

Parfois, c’était difficile de continuer la lecture car certains récits étaient violents, d’autres pouvaient me faire un rappel sur mes propres souvenirs, ou sur la manière dont je me suis senti dans certaines circonstances. Une sorte d’identification avec les personnages, ou peut-être de l’empathie ; un mot tellement utilisé en Amérique Latine que j’ai l’impression qu’il est si souillé que le mot amour.

Bref, cette empathie fausse ou imaginaire, m’a conduit sur le chemin de mon propre récit, mais aussi sur les histoires que je garde dans ma mémoire, ou celle qu’une amie, une femme de ma famille, une connaissance m’ont confiées à un moment donné.

Probablement de toutes les histoires racontés dans le livre il y a deux sujets qui m’ont particulièrement touché, l’abus sexuel, auquel j’ai miraculeusement échappée, bien qu’on puisse se poser des questions vis-à-vis du consentement.

L’autre sujet comme je l’ai évoqué précédemment est celui de l’image de soi, parfois nourri par une hostilité permanente. Une espèce de guerre intime qui mène à une dévalorisation continue. Celle qui pourrait être la cause de relations nocives, des larmes versées face ou miroir, ou en cachette. La dévalorisation qui nous fait regretter le temps perdu et l’ennui lorsqu’on reste avec un autre qui ne convient plus, parfois, la peur de mettre fin à une relation pathétique, qui fait mal.

Toutes ces relations dont on peine à s’extraire, parfois redésignent une autre personne que nous-mêmes ne reconnaissons plus. A partir de quel moment on perd de vue la route ? Que faire pour devenir des électrons libres ? Que faire pour au moins sortir des relations de dépendance où notre vie, notre existence, notre apparence doit être systématiquement validé pour une troisième personne ?

On parle d’intelligence émotionnelle, comme si c’était une valeur acquis depuis un très jeune âge. Comme si cela était partie de notre construction morale, comme si le « self-care » était inné. C’est faux et on le sait tous, et le pire c’est que malgré les heures passées à lire de livres, à aller en thérapie, à pratiquer du yoga o de la méditation, cela ne vient pas automatiquement.

Car c’est difficile de transformer notre propre système et de se déconstruire. Parce que dans la plupart des cas, nous ne connaissons pas une personne dotée de l’intelligence émotionnelle. Nous sommes entourées de personnes comme nous, victimes ou vilains selon le cas.  

On connait aussi, ceux qui se sont dépourvu de sentiments, afin de ne pas souffrir ou octroyer le contrôle de leur vie à un autre. Ceux qui décident tourner la page avant qu’on avance sur les lignes. On connait ceux qui partent sans explications, ni frayeurs, ni honte.

Or, je voudrais vraiment connaître quelqu’un qui en pleine consciente puisse me dire et prouver la manière dont il ou elle a construit la dite intelligence, quelqu’un capable d’affirmer que ce n’est pas un mythe, ni une méthode pour vendre de livres et de thérapies.

Si ces personnes existent, comment font-elles pour affronter un monde rempli de personnes comme moi, ou comme vous, qui ne sommes pas dotés de la dite intelligence ?

Publié par Mi vida en cuatro tiempos

Escribo para responder a la necesidad creativa de compartir reflexiones, aventuras y algunas historias personales. J'écris pour exprimer plein d'idées ou de réflexions qu’occupent ma tête quotidiennement. Ce Blog contient aussi quelques histoires personnelles.

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